samedi 2 août 2008

Ma première leçon

Ce matin donc, rendez vous pris pour ma première leçon, la paperasse expédiée ( faut aussi que je passe la visite médicale, la même que pour le PPL d'ailleurs), les demi pleins faits, et c'est parti !

La prévol, pas très compliquée, d'abord extérieure ( mon dieu qu'il sont petits ces écrous ... ), jauges réservoirs, purge, pas trop de caramel dans l'essence ?... du SP 95 ici, et on grimpe à l'intérieur. Bon, pas très spacieux certes, mais la position est confortable même avec des grandes jambes. C'est en tout cas la première impression.

C'est un LAND AFRICA, modèle Impala, tout alu, avec un rotax 912UL de 80cv pour 274 kg à vide et une MTOW de 450 kg, comme tout ulm qui se respecte. A deux pas trop lourds, ça laisse 25 kg de bagages pour 6 heures d'autonomie, plus qu'il n'en faut pour aller se baigner.
Comme le nom ne l'indique pas, le fabricant est portugais


Chouette, un joli manche à balai avec un bouton pour les m.... NAN ! le push-to-talk de la radio bien sur. Construction propre, l'ensemble fait sérieux.

L'instrumentation est....suffisante, pas de "boule" ni de gyro-compas, va falloir uniquement se servir de ses yeux et de son cerveau... et plus tard le GPS ne sera pas inutile quand même. Il y a bien un compas magnétique, mais petit et perturbé car mal placé parmi les instruments électriques. ( on s'en sert pas sur FS,hein , en plus ça tourne à l'envers... ). Train tricycle, freins hydrauliques différentiels, des volets à commande électrique ( 3 crans + lisse ) qui font basculer l'ensemble du plan mobile des ailes, ailerons compris, et même un trim électrique également, le grand luxe quoi !

Check list pré-démarrage, démarrage du moteur, check pressions, contact avec Ivato tour, " T-AR au parking Tana Aero Formation, consignes et roulage pour un local sur la D7, 2 personnes à bord, pilote Marcel, 3 heures d'autonomie"....
- réponse "grhmzzz QNH 1025 cruchh ???.... piste 11 ?? .... point d'arrêt whisky", bon bah j'ai pas tout compris, je m'y attendais, c'est moins propre que sur Ivao !
"Ok on y va, tu mets tes pieds comme les miens, je lâche, 2000 tr/min et tu suis la ligne jaune jusqu'au point d'arrêt W." Bon, c'est parti, déjà les chaussures pas assez souples, pas pratique avec les palettes des freins franchement verticales. Après quelques erreurs de "dosage", ça n'est pas trop difficile de manoeuvrer, mais tenir la ligne pile dans l'axe l'est déjà plus. Je me présente au point d'arrêt, Marcel me fait placer l'avion (je vais appeler ça comme ça dorénavant, plus simple ! ) à 45° ?!? " il y en a un autre derrière, c'est plus sympa ça évite le souffle !!! " Ouais, bon, je sais pas, c'est un rotax devant, pas une turbine de boeing...

Je m'aligne sur la 11 et je rend les commandes ( en fait non, je garde main et pieds au contact mais je relâche, histoire de suivre la manoeuvre ), c'est le co-pilote qui poursuit ( eh oui, au moment de montrer dans l'appareil, je me suis poliment dirigé du côté droit mais c'est pas comme ça la vie ! ).

"Tango-Alpha Romeo autorisé décollage piste 11, vents 10 ? noeuds du 170, virage à droite" Yes ! cette fois j'ai presque tout entendu-compris !

La piste fait 3100 mètres, nous sommes à peine au premier tiers, ça devrait le faire....

Un cran de volet, Plein gaz, ça se promène un peu, 40 noeuds, "badin actif" ( je me marre !), on accélère encore, 60 noeuds, ok on décolle, on a du parcourir une cinquantaine de mètres, et encore ! ( ce n'est pas un appareil rapide, par contre il est équipé de becs d'attaques permanents impressionnants qui lui confère des caractéristiques VSTOL...évidentes ! )

Dès les premiers mètres, ça bouge bien, c'est pas mon tout premier vol mais je me fais encore surprendre ! On se détend...y'a que ça à faire, 500 ft/min "tranquille", mais ça monte ! ( il tient les 1000 ft/min sans problème, au détriment de la conso bien sur ). Le lac en bout de piste génère quelques turbulences.

Virage à droite, on continue à monter vers 5000 ft en direction de la "D7", une petite zone réservée aux leçons basiques notamment. 5000 pieds en palier, (ç'est vite fait, ça fait 800 ft AGL !) ,réduction moteur, on touche pas au trim ( réglé avant décollage ), on est stable .

Pas très loin, un immeuble de 23 étages en construction, complètement incongru dans cet environnement ( pour ne pas dire saugrenu ), mais je me rappelle l'expérience vécue d'une première nav solo ici même d'un ami et je me rend compte que cette construction unique est désormais le meilleur repère VFR du terrain.

Ensuite démonstration sur les 3 axes, tangage, roulis, lacet, je ne suis quand même pas complètement en terre inconnue, merci FS !

Je reprend les commandes, je cherche un repère visuel, une mouche explosée sur le pare brise pile en face de moi fait très bien l'affaire, et premier exercice en vol : pas bouger ! je vise une petite colline au loin et je m'y met....

Je dérive à droite, je corrige, oulala, il est vachement sensible ton joystick, Marcel ! On se calme, on y va doucement, ok, ça va un peu mieux, 1 seconde, 2,3,...5 bing une rafale de côté, et puis une autre, je fais de la mayonnaise avec le manche...bon ça c'est pas évident, pas la peine de corriger quand c'est trop tard ! On "sent" bien l'air, et on sent bien qu'on fait pas la loi !

Ca va, mais je suis pas super à l'aise, je regarde ma main, phalanges blanches, ok j'ai compris, le garçon est "légèrement" crispé ! ( les pieds j'en parle même pas ). J'essaie de me détendre (t'en as de bonnes toi, je te signales que je pilote là !) et j'enchaine quelques virages coordonnées ( ou presque ! ). Pas évident, faut pas non plus rester les yeux dans la bille, il y a du vent et l'effet est différent à droite de la gauche. ( et pourtant je connais à peu près la théorie ).

Il est temps de rentrer sur Ivato, intégration directe en base de la 11, puis je rends les commande pour la finale et l'atterrissage. Bonne idée, aujourd'hui ça va comme ça, pas envie de le tenter.

En courte finale de la 11, il y a un trou dans le relief, juste avant la route elle même en contrebas de la piste. Ca provoque une dévente qu'on ressent même parfois en avion de ligne, à anticiper donc.

Et toi le gros au point d'arrêt, tu bouges pas ! "Appareil en finale" . Ils doivent être contents les pilotes de Air Mad !

A quelques mètres de la piste, on récupère d'un seul coup la sensation de vitesse, 50 noeuds sur un badin, c'est "lent", pas quand on regarde la piste juste en dessous... ça touche un peu franchement, et on passe gaillardement devant un ATR72 de Air Madagascar au point d'arrêt Whisky, nous obligeant à poursuivre pour sortir par la bretelle suivante "Charlie" ( celle des 747 et des A340 donc....)

Je reprends les pédales pour un nouvel exercice de roulage, attention de ne pas accrocher un autre ATR en passant...non je rigole ! C'est hyper large vu d'ici. Dans ce sens ça monte franchement, un peu plus de tours sont nécessaires si on veut pas y passer la journée.

Retour au parking, entre temps on a perdu le contact radio avec la tour, ( mauvaise manip radio, faut dire que c'est un module standard diamètre 63 au tableau de bord, faut pas des gros doigts ! ) en tout cas il va falloir s'expliquer ! ( mais moi je suis élève, hé hé....et puis c'était pas mes doigts )

C'est terminé pour cette fois, pas loin d'une heure finalement, rien vu passer bien sur. Première ligne dans le carnet, mais c'est pas moi qui remplie !

Je jette un dernier coup d'oeil sur les appareils au parking, y'a du beau monde, deux cheyennes, une corvette, un cardinal ( celui là je le connais ! ) et...un baron en train de pourrir, si c'est pas malheureux ! Si un peu...






1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un seul mot BRAVO !
Tu verras, avion léger ou ULM, c'est le même bonheur et les vols vont s'enchaîner.
Amitiés
Thierry