dimanche 19 avril 2009

Déroutements

Dernier vol avant examen comme prévu, pour des exercices de déroutement.

Cela consiste donc à décoller pour un vol local, la route n'ayant pas été vu avant, et on annonce direction Fihaonana à la tour. On va en fait tracer une route passant par Mahitsy avant de tourner vers le terrain de Fihaonana.

La seul concession est l'usage du GPS en mode "instruments" uniquement qui va nous donner une vitesse sol et un cap compas précis, le cap magnétique de bord étant encore franchement faussé. Les branches vont être assez courtes et vu la faible vitesse de l'appareil, les corrections de vitesses dues au vent sont souvent difficiles et imprécises.
De fait, après avoir décollé derrière le 767 qui s'envole vers Paris, on prend un cap 310 avec le vent dans le dos, le badin indique un bon 75 MPH alors que le GPS nous indique lui presque 80 kts au sol. Bonjour la dérive pour les branches "vent de travers"...

Verticale Fihaonana, on vire sur Anjozorobe, et je me dépêche de me caler sur un bon repère visuel au loin. C'est assez facile, il y a beaucoup de reliefs identifiables, et vu que j'ai bien du mal à tenir l'appareil stable tout en prenant mon cap sur la carte ( 2 mains c'est vraiment pas beaucoup parfois, et les genoux sont trop loin pour attraper le manche... ) pas le temps de calculer une correction de cap.


Il faut par contre vite avoir une estimée de temps de vol, car à mi-parcours changement de direction vers Ankazobe. On se rebagarre un peu avec la carte et l'appareil (en plus ça bouge bien aujourd'hui, bien sur !) pour estimer sa position actuelle et tracer une nouvelle route.

Aux deux-tiers rebelote, direction cette fois Fihaonana ville, puis on cherche visuellement le terrain de l'autre côté de la route nationale, pour un touché.

L'approche est belle malgré que ça turbule un peu, mais le touché....j'en ai fait des plus jolis ! Remise de gaz, on remonte pour attraper la fréquence et demander un cap retour sur Ivato qui nous propose une intégration vent arrière, pas trop compatible avec une envie de plus en plus pressante.

Seuls dans le circuit, on négocie sans difficulté une directe en finale, posé très propre avec la roulette tenue en l'air le plus longtemps possible, la première bretelle est libre, on ne se fait pas prier !

Apparemment satisfait, j'ai droit à un "bon bah je demande un examen pour la prochaine fois" de mon instructeur et puis voilà !

Ca c'est fait (ou presque), après y'a plus qu'à voler... encore !

dimanche 12 avril 2009

Preparation examen, dans le gris !

Dans l'optique du vol d'examen pratique qui se rapproche, un petit vol de "rappel" n'est pas inutile.

Le metar pris, une prévol dans les règles, démarrage du moteur, on laisse chauffer qq minutes le temps d'appeler la tour pour demander un local sur la zone D7. Altitude demandée 6000 pieds qnh, ce qui devrait nous amener non loin de la couche.

Les grosses pluies de la semaine dernière ont redonné du vert au paysage, les rizières sont partiellement inondées.

Arrivé sur zone, en prenant quelques pompes, on pratique quelques exercices de réglages de l'avion, assiette à plat, trim puis on affine au moteur. Ensuite viennent les "décrochages" même si le terme est un peu usurpé avec cet appareil tellement il est stable et sécurisant. Un premier décrochage progressif nous amène à 40 MPH avant que la VS commence à augmenter progressivement. Un deuxième effectué plus brutalement ( moteur coupé et assiette tenue rapidement jusqu'à 20 MPH ) provoque à peine une légère sensation de buffeting avant que l'appareil ne chute de lui même. Il est très facile de rester en ligne et il suffit de lui rendre doucement la main et d'attendre que la vitesse augmente pour remettre les gaz et se remettre à plat.

Pas de grosse sensation à attendre donc, mais un sentiment certain de sécurité.

Cap retour sur Ivato, non sans avoir complètement confondu deux localités ( on vole plus haut que d'habitude aujourd'hui, l'aspect des choses est différente ), on est vraiment pas loin du plafond. Etonnament l'air reste très calme, malgré la présence proche de nuages assez "chargés". La couche n'est pas très épaisse et quelques trouées donnent presque une envie de.... non, pas cette fois !

On est autorisé à intégrer directement en base mais nous demandons finalement une verticale IO dans l'axe et une longue finale.

Passé IO et dernier virage, nous sommes suffisamment loin et haut pour prendre le temps de régler l'appareil en descente, moteur réduit à 4200, on descent à 300 ft/min, très confortable, tout en sachant qu'on se présentera environ 300 ft trop haut . En courte finale j'annonce une remise de gaz, et j'intègre le circuit "à ma convenance". Va pour le gauche donc. Travers seuil de piste, mon instructeur contacte la tour et demande un circuit court, je vire franchement à 90° , coupe les gaz, et 30 secondes plus tard on est posé entre la whisky et la centrale. Easy. Encore un vol avec cette fois une petite nav, un déroutement, et ça devrait être bon.

Par contre je ne sais toujours pas faire de photos nettes....

samedi 28 mars 2009

Et comme c'était bien, on y retourne !

Retour sur Fihaonana pour ce dernier vol de Mars, j'ai bien aimé la dernière séance mais mes touchés étaient trop longs... on y retourne !

Départ classique sur la 11 et dès qu'on commence à prendre de l'altitude, on sent le vent qui monte. On avance à 75 MpH au badin mais le GPS nous indiquera une vitesse sol jusqu'à 80 kts ! (ne riez pas...). Un quart d'heure plus tard nous arrivons en vue du terrain, une verticale (1) pour zieuter la manche à air qui est quasi dans l'axe de la 14, et c'est parti pour 3 touchés.

Une charette à zébu a visiblement laissé une trace quelques mètres après le seuil, ce sera mon point d'aboutissement ! On se fait un peu secouer juste avant l'entrée de piste, mais ça passe nickel, arrondi facile et ça touche délicatement, penser à tenir le manche pour que la roulette avant ne retombe pas brutalement et on remet les gaz.

Pour le 3ème je me plante un peu de repère ( de hameau.. ) je passe un peu tôt en base et ça se termine par un virage serré pour intégrer la finale, overshooté kely kely...

Puisque ça passe bien avec le vent dans l'axe, mon instructeur me propose (enfin...me dit "virage à droite" après le 3ème !) pour la 11, plus courte, plus étroite, et plus vraiment dans le vent ! (4) La finale nous amène au dessus de la route, la piste n'est pas large, c'est vrai, mais c'est comme ça qu'on est sur d'être au milieu. Ca pose nickel encore cette fois, j'ai la baraka aujourd'hui !

Un deuxième circuit, à gauche cette fois, toujours pour la 11, (5) puis on réintègre le circuit gauche pour la 14 (6).

Opération "Tagliatelle" sur Fihaonana

Retour sur Ivato, le vent n'a pas bougé donc évidemment on rame au retour... 15 minutes à l'aller, le GPS prédit 20 minutes pour le retour.

On est bien placé pour une intégration directe ou en base de la 11 mais la tour nous demande une intégration en vent arrière nord. On est presque en fin de vent arrière quand la tour nous annonce un 737 en finale (longue) , pas le temps de demander un circuit court, on se fait envoyer voir là-bas, du côté d'India-Oscar, voir si on y est !

Pour s'occuper on essaie de repérer le boeing, pas évident, je fini par l'avoir mais le temps de préparer l'appareil photo... bref j'ai réussi à chopper 3 secondes d'images et encore ! Va falloir s'équiper un peu...



On le croise et une minute après on vire pour aller chercher l'axe. La finale est interminable... En plus on a un autre traffic d'Air Madagascar aux fesses, on se pose donc un peu long et on attrappe la première bretelle, histoire d'être courtois !

La route aller/retour, les zig-zag c'est pas l'alcool mais les montagnes !

dimanche 22 mars 2009

Retour sur Fihaonana

Et reprise du blog pour l'occasion...

Après avoir passé les dernières scéances en TDP, on a aujourd'hui le feu vert pour aller se poser sur la piste de Fihaonana, terrain en terre qui comporte deux pistes croisées posées sur une butte, la 14/32 de 950 mètres et la 11/29 de 650 mètres.


C'est surtout l'occasion de s'entrainer à l'atterrissage sur un terrain inconnu, pas large, et de limiter la portion utilisée de la piste.

Décollage de la 29 à Ivato et 15 minutes à peine plus tard, on fait une verticale terrain basse hauteur histoire de vérifier l'état de la piste. Pas de zébu endormi en plein milieu, on va pouvoir y aller !

Virage à droite pour aller chercher une fin de vent arrière hypothétique, on se cale à 300 pieds AGL , réduction de vitesse, un cran de volet (en fait on va faire des "touchés"), la pompe et il est grand temps de s'aligner, le seuil arrive déjà beaucoup trop vite, je suis trop haut, tant pis, je fini l'approche sachant que le point de contact sera beaucoup trop loin sur la piste. Remise des gaz et on repart pour un circuit complet...

Cette fois-ci je prend le temps de choisir mes repères pour les branches du circuit, et j'ai le temps de bien préparer l'appareil avant la finale. La piste est légèrement en pente en montée au seuil, et le sol comporte un creux important en avant de la piste, même avec un vent modéré il y a des effets aérologiques sensibles.

Du fait de la forme de la piste, lorsqu'on est proche de touché on n'en voit à peine que la moitié, ça fait pas beaucoup... malgré ça, mes points d'achèvement sont un peu trop loin, faut pas trainer pour la remise de gaz, qui se termine sur la seconde moitié de la piste, en pente en descente cette fois, ça fait un peu porte-avion !

5 circuits à gauche plus tard ( et un autre à droite improvisé d'où la trace ), j'ai plutôt bien mes marques, je pose toujours un peu trop long mais les prises d'axes sont plutôt réussies et les touchés assez softs sauf une fois où j'arrondi un peu trop, ça fini en perte de vitesse et un contact un peu plus "franc" !

Une photo de la trace prise sur l'écran du garmin 296

La même sur Google Earth


Et en détail, la série d'alignement. Les circuits ne sont pas très académiques mais pas d'overshoot au dernier virage, et on reste bien au milieu de la piste !

Cap retour sur Ivato, et on intègre directement la vent arrière nord circuit à droite pour la 29. Un ATR d'Air Madagascar a déjà reçu sa clairance de départ et commence son roulage pour la 11, nous sommes autorisés pour la 29... La tour nous demande un circuit court, nous répondons "avec plaisir" (phraséo perso, cherchez pas !). Moteur au ralenti et on plonge vers le premier tiers de piste, ça déboule un peu vite et je le tiens un peu au dessus de la piste pour réduire la vitesse avant l'arrondi. L'ATR s'aligne pendant que nous progressons vers notre bretelle de dégagement... et reçoit une demande de retour au parking, histoire de récupérer un passager supplémentaire (?) ou oublié !

dimanche 15 février 2009

Quand c'est la crise, mieux vaut voler !

Un Antnov 12, surement celui de la délégation de l'Union Africaine venue essayer d'apporter son soutien au règlement de la crise politique, au roulage vendredi dernier. Ils ne sont pas restés longtemps....

Le samedi depuis 3 semaines , le mieux est de rester chez soi, devant Flight Simulator ou à bricoler son cockpit, pendant que ça manifeste ou même que ça tire... mais le dimanche c'est très calme, il fait très beau donc zou, direction l'aéroport !

Un peu moins accueillant certes, des barricades "artisanales" empêchent d'approcher en voiture le parking mais ça va pas nous arrêter !

Par contre pas trop de possibilités autres que du vol local, pour ne pas dire des tours de pistes, pas grave ça me va très bien, après tout le plus drôle c'est bien d'arriver à se poser, non ?

C'est déjà très calme le dimanche matin en temps normal mais là c'est le désert ; presque tous les avions d'Air Mad sont au sol, tous non, un 737 a eu la même idée que nous (!) et est déjà dans le circuit en tours de piste !

Ca va évidement corser un peu la chose, on travaille pas tout à fait dans la même gamme de vitesse...

On suit à la radio le temps d'arriver au point d'arrêt, le 737 est déjà en longue finale, aie aie aie, on risque le "maintenez position" un paquet de minutes ! Essais bobines "expédiées" je tente un "rolling take-off pour la 11" avec la tour, qui me demande de confirmer....et qui nous l'accorde !

Je ne me fais pas prier, j'ai déjà la main sur l'accélérateur dans le virage et j'accélère dès qu'on engage la ligne centrale. On n'a pas de rétro mais pas difficile d'imaginer l'autre qui se pointe derrière...

Dans le même ordre d'idée on dégage de l'axe à mis course et circuit à gauche pour nous, le boeing lui sera en circuit à droite... ça évitera le klaxon et le clignotant !

On va faire ainsi 6 tours de piste dans un ballet pas synchronisé du tout avec le boeing, qui tourne beaucoup plus haut (3000 ft) et tantôt nous allons prolonger la vent arrière pour le laisser faire ses touchés et tenir compte de l'espacement ( turbulences de sillage, j'y pense...beaucoup !), tantôt passer devant en circuit court, toucher et dégager la piste très vite ! Le vent est fortement de travers (170°/10 kts pour la 11), on la joue sans volet et ça déboule bien ! ( ça me fais encore bizarre d'annoncer "finale 11" alors qu'on vise l'entrée de piste à 90° !)

Le 5R-MFI en finale, il semble moins loin en vrai !

Rentré au parking, on jette un coup d'oeil sur la trace enregistré dans le GPS, pas si mal, mes branches de vent traversiers sont un peu trop serrés mais les vents arrières sont assez parallèles à la piste et mes alignements en finales sont tous superposés, même quand on est allé les chercher à "India-Oscar" à 4 NM du seuil.

Mes attéros sont plutôt bien voire très bien aujourd'hui (c'est pas moi qui le dit !), comme quoi les difficultés peuvent aider parfois... restons modestes !

Un petit tour du côté du hangar de l'aéroclub, en passant j'y ai vu un truc intéressant...

C'est un "Vans" RV7 , construction amateur réalisée sur place (d'amateur il n'en a que le nom, le travail est magnifique) qui va peut être faire son premier vol demain !

Quelle patience et quel courage pour se lancer dans un tel travail, quand on ouvre la caisse qui arrive de l'Orégon, ç'est pas gagné !

samedi 3 janvier 2009

Bonne Année et ...première nav

(encore quelques photos manquantes !)

Pas vraiment ma première nav puisque j'ai déjà fait plusieurs vols locaux en limite de TMA (20 nautiques ici, et pas 15 comme dans le reste du monde... ), mais là il s'agit de tracer à 75 NM donc... obligation d'un dépôt de plan de vol en VFR (oui là aussi, ça ressemble plus à IVAO qu'au reste du monde... ). En plus il n'y a finalement qu'un petite dizaine d'aéroports contrôlés à Madagascar, ce qui veut dire qu'on va déposer un plan de vol pour l'aller et...rien pour le retour !

Le vol est préparé la veille, une première fois avec carte, règle, papier crayon, log de nav...puis on passe au GPS ( un Garmin 296 fraichement arrivé à l'école ) qui va être malgré tout le principal instrument de contrôle de la nav vu que le compas magnétique de l'ulm est fortement atteint de débilité (je sais ça s'appelle de la dérive...). Enfin de retour chez moi, je refais la prépa en utilisant "Navigation" de Foufou, et c'est vraiment pas mal parce que tout le monde est d'accord !

Pas de difficultés particulières pour ce vol, il n'y a pratiquement pas de classes d'espaces à Mada, quelques zones restreintes (enfin...carrément interdites, le survol de l'agglomération, celui du palais présidentiel assorti d'une zone d'interdiction hum....assez large) par contre il n'y a aucun contrôle radar donc il faut s'attendre à des demandes d'estimées pressantes et répétitives de la part de "Tana control" donc la zone s'étend sur 60 NM autour de FMMI.

Pas de grosse fiesta donc le soir du 31 (de toute façon ça je zappe systématiquement depuis 10 ans... ) et debout de bonne heure (de très bonne heure en fait, j'ai pas fait la fête mais d'autres s'en sont chargés, et sous mes fenêtres...) pour aller prendre la météo, remplir et déposer le plan de vol (une heure avant...snif !) et la prévol.

Tiens en passant au chapitre des trucs pas trop "sympas" ici (y'en a plein, j'ai pas fini de me plaindre...), le vol IFR est désormais interdit aux monomoteurs, y'a plein de C 206 et autres Pipers de compagnies privées à vendre ces jours-ci ! Non pas que je me sente directement concerné mais c'est une restriction aéronautique de plus...

On remplit les réservoirs à ras (presque 80 litres pour une capacité annoncée de 70), à deux plus le paquet de gateau et la bouteille d'eau on emplaffonne allègrement la masse maxi autorisée d'un ulm, choses assez courante dans la catégorie il faut le reconnaitre.

Check et démarrage (immédiat, sans soucis) du rotax, on peut se moquer (ou pas !) des ulm mais côté motorisation, c'est vraiment un régal, ça démarre au quart de tour, en tout cas ce 912 récent ne m'angoisse franchement pas. Ca toussote pas pendant 30 secondes et ça ne crache pas un gros nuage de fumée au démarrage ! (ça c'est pour quelques cessna du parc, je ne parle pas de l'AN-2 qui demande un brassage à la manivelle de 45 minutes avant le premier vol pour remonter l'huile dans tous les cylindres...il a l'excuse du grand age !)

Décollage de la 29 depuis la "centrale", il fait déjà chaud et je sens le poids un peu plus simportant que d'habitude mais ça grimpe bien quand même. Virage à gauche pour suivre notre route, verticale D7 puis le village-ville-bourgade (?) d'Imeritsiatosika où il faut éviter d'être trop bas pour pas se manger une antenne de telecom gigantesque mais très fine et pas toujours facile à repérer. La branche "aller" se fera au FL 065 de toute façon, qui permettra de passer partout à condition de pas trop s'écarter de la route.
On survole le circuit de karting et visiblement il y a des vélleités d'extension, un second circuit est en route, à moins que ce ne soit une piste de cross.
Ensuite cap sur Ambatolampy, ville artisanale connue pour ses fondeurs d'aluminium qui fabrique les cocottes pour cuire le "vary" (le riz en malgache), aluminium qu'ils trouvent dans les fils électriques en haut des poteaux électriques et aussi de temps en temps en essayant de cambrioler l'atelier de menuiserie aluminium (ou ceux des concurrents) dont je m'occupe à temps partiel (et ils y arrivent...)

On s'écarte un peu de la route pour rechercher une piste privée en herbe qui devrait être une sympathique destination future, près d'une briquetterie appartenant à la famille "Murat". Un plan d'eau couleur turquoise est bien visible, c'est leur piscine "naturelle", ça fait très tropical, non ?
On reprend la route pour la dernière branche en direction d' Antsirabe (FMME), en laissant à notre droite le massif de l'Ankaratra, et je profite un max, alternant pilotage, photos, manipulation du GPS, c'est pas vraiment l'endroit mais profitons d'être en instruction ! Tout seul par contre pour l'instant, je ne me vois pas encore piloter et refaire mes estimés, l'appareil est stable à condition de l'aider... Ceci-dit faut voir, avec un peu plus de place disponible.
Par prudence je recontacte Tana contrôle 10 miles avant la sortie de zone, je sais que la radio ne vas plus passer très longtemps. Pas de traffic prévu sur notre route en vue de notre atterrissage...ni pour notre décollage ! Ca c'est marrant, on n'a pas dit à quel moment on pense repartir... Bon le reste doit se faire en auto-info et on pourra toujours se renseigner sur place.
Là aussi la route directe est abandonnée au profit d'un cheminement qu'il est utile pour moi de connaitre, on s'écarte du tracé prévu et rentrons dans la vallée en suivant donc la route, le chemin de fer et la rivière.

En s'approchant de la ville on survole le complexe industriel Tiko, fondé par l'actuel Président de Madagascar, et qui occupe une surface plus qu'honorable.

La piste est facile à trouver, trop facile même ! Nous avons eu le renseignement de travaux en cours mais sans plus de précision et là, surprise, ce qui s'offre à nous est une piste de 2500 m x 40 m en terre, certes, mais prête à être goudronnée ! La taille du tarmac lui aussi soulève l'étonnement...

En tout cas c'est pas encore aujourd'hui que je vais me frotter à une piste courte et étroite, nous jouons le jeu et passons en vent arrière pour le QFU préferentiel (23) à l'atterrissage dû à la présence d'arbre au seuil de la 05 ( même si vu la longueur de la piste on pourrait se poser au 3/4). Posé nickel cette fois, mais trop court, il va falloir rouler un sacré bout maintenant !
La temérature au sol nous rattrape très vite, heureusement nous sommes équipés !

Nous sommes arrivés avec 2 minutes de retard sur le log, malgré quelques petits détours, pas mal pour un voyage de 1h20 ! Mais non, la chance et un peu de vent surtout, le GPS nous a régulièrement afficher un 65 kt sol , légèrement supérieur à nos 70-75 Mph indiqués.

Comme attendu, l'aérodrome est désert, quasi fantomatique vu la taille des surfaces. Mais non, un "vahaza" arrive, suivi d'un malgache tenant un petit carnet. Le second est un "gardien" chargé de noter les mouvements, on va peut être recevoir une taxe d'atterrissage d'ici quelques mois ?!?
Le second est un ulmiste pendulaire, qui nous emmène voir un triste hangar où végètent plus ou moins quelques machines... dans un coin, un gyro à l'agonie, le dernier vol c'est soldé par un feu moteur parait-il....ça fait pas envie (surtout là où est placé le siège passager !)

Le nom de "l'aérogare" est plus qu'évocateur, et j'imagine l'ambiance qu'ont du connaître ces lieux en d'autres temps. Il faut savoir que chaque ville d'importance moyenne a eu aux heures de gloire son aéroclub, avec des dizaines d'avions, et le week end c'était pas Druker à la télé, c'était meetings et pique-niques...
Un Cheyenne et un Commanche, propriété de Cotona (l'ancien propriétaire du terrain en fait) sont traquillement rangé dans un hangar, peut être pas pour longtemps.

La pose terminée, on repart non sans avoir rejaugé l'essence. Ca ne colle pas trop, même avec l'impreçision du jaugeage, il en manque ! Une trace jaunâtre sur l' aile nous donne l'explication, on a fait involontairement du "fuel jettison", bouchon pas étanche ! Il en reste largement pour repartir, tant mieux parce que sans bidons et avec la première pompe à 10 km, bof bof...

Décollage dans le bon sens sur la 05 (à l'arrivée pas moyen de voir la manche, planquée parmi les engins de TP stationnés pour les travaux. Et pourtant il y en a deux !)

La prochaine fois, le lieu risque d'être méconnaissable, goudronné, tour de contrôle et fréquence radio et ....plans de vols retour ! Ceci dit la situation actuelle est quelque peu incongrue, on décolle de Tana avec un plan de vol pour la première étape mais ensuite on peut très bien traverser quasiment tout Madagascar en long en large et en travers en échappant à tout contrôle...

Le retour sera direct en montée,à condition de...monter justement, pour passer la crête de la colline bordant la vallée, on prend quelques pompes bienvenue, le vario affiche parfois 850, sympa !

Les cumulus sont installés, pas très haut au dessus semble-t-il, mais derrière ça devient plus gris... la saison des pluies n'est pas loin, il va falloir oublier les vols l'après-midi... Les ascendances nous amènent à flirter avec le niveau 080, un peu au dessus des 75 réglementaires mais en ulm, l'énergie ne se refuse pas quand c'est possible !

Contact repris avec le contrôle, pas trop l'habitude mais Marcel m'indique la procédure radio: "Tango Alpha Romeo, décollé de Fox Mike Mike Echo à 08 13, en route au 360 au niveau 075 ,à destination Ivato, entrée estimée TMA 20 nautiques par le sud est à 09 09".... ça ressemble plutôt à autre chose non ?


Tana control nous rappelle s'il en est les consignes d'approche (les zones à éviter), mieux vaut les respecter, il n'y a pas de radar mais d'autres ont des jumelles... et nous bascule sur la tour ( nous sommes encore à plus de 25 NM !).
Là aussi je cafouille, je sais pas trop quoi leur dire à la tour moi pour l'instant ! Mise au point de l'instructeur: "Ben faut tout leur redire !"
- ha !
Et c'est reparti pour un tour...

-" La 29, QNH 1017, rappelez en vent arrière main gauche ! "

Eh bé ! perdent pas de temps... j'ai envie de demander si je suis numéro un !

Sauf qu'à l'arrivée ça se gâte sérieusement ! On s'annonce donc en vent arrière mais vu le trafic à la radio j' anticipe déjà l'attente, ça ne loupe pas, un avion au roulage, un autre qui demande un départ contre QFU, ça cause en français, en anglais, ça cause beaucoup, ça envoie du "break break" à tour de bras et le tarmac est "chargé"... pas bon.

Je rappelle en fin d'attente mais visiblement je l'ai fait trop courte, "stand by !", et c'est reparti pour un tour, et même plusieurs ! J'essaie de capter toutes les conversations radios et les indicatifs mais c'est pas si simple... ça semble s'éclaircir et je retente ma chance au moment ou une arrivée IFR s'annonce en longue finale. Il est encore très loin et je suis à nouveau en fin de vent arrière, bien placé pour y aller mais le contrôleur n'est visiblement pas du même avis... damned, encore raté !

Le plus "grand" building de tout Madagascar en construction !

On continue à tourner tout en surveillant quand c'est possible l'appareil en finale, il se pose puis fait un demi tour pour rejoindre la bretelle "whisky"...

Je rappelle, et la tour me répond "rappelez en finale et garder le visuel sur le traffic sur la piste." Bon, on y va, je passe en descente, le boeing est proche de dégager la piste, j'annonce "finale 29".

La tour "gardez le visuel sur le traffic", juste après j'entend un "runway vacated" mais j'ai pas capté d'indicatif, y'a un truc que je pige pas...

On n'est pas vraiment pas loin du seuil maintenant, je ne suis toujours pas "autorisé" et surtout la situation m'échappe un peu trop à mon goût...

Et là d'un seul coup je vois qu'il y a un second appareil sur la piste, un petit monomoteur qui m'a totalement échappé visuellement (j'étais concentré sur le boeing, l'autre est très petit sur cette grande piste de là où nous sommes) et surtout je ne l'ai pas entendu, je ne sais même pas au moment où je le vois enfin s'il est au décollage ou s'il vient d'atterrir derrière l'autre, mais la seconde hypothèse n'est vraiment pas très plausible.

Il a surement remonté la piste depuis la centrâle en accéléré après le posé du liner, je ne vois que ça...

Bref il décolle et on se pose mais n'en reste pas moins que j'ai loupé quelque chose à un moment donné, même si contrairement à l'habitude, on n'a eu aucune info traffic...ça devait un peu fumer à la tour...

Ceci mis à part (mais je me dis que je vais essayer de venir passer du temps au sol collé à la radio quand ça s'agite un peu...), ce fut un régal, la découverte (enfin) d'un nouveau terrain... de nouvelles envies qui naissent... bref une année qui commence bien !

3h22 de plus d'un seul coup, dommage cette attente de plus d'une demi-heure à l'arrivée, va falloir être plus fin que ça la prochaine fois et calculer le timing d'arrivée en fonction des horaires...